Quand il n’y a personne, le corps agit parfaitement pour prendre soin de lui-même : il est arrivé que ma voiture dérape sur du verglas et… je n’étais plus là ; tout se passait sans que « je » gêne la conduite, et le corps réagissait sans faille : parfaitement calme, il a ajusté froidement la direction, sans freiner, sans heurts… Je n’ai rien fait : tout se passait tout seul. Et puis, la voiture est sortie du dérapage et « je » suis revenue.
Je ne suis pas quelqu’un de spirituel et je n’en ai pas fait grand cas, mais j’ai bien noté le petit basculement et cette sorte de grâce tranquille qui était là. Plus tard, je suis tombée sur des messages spirituels ; ce dont on parlait ressemblait beaucoup à cette aperception, et la quête a commencé, mais elle s’épuise insensiblement. Par ailleurs, je pratique des sports de montagne et parfois un moment de grâce se produit aussi dans l’effort de grimper ou la glisse sur les skis… Il y a alors être pur, personne ne fait rien et l’effort corporel se produit sans effort.