Après quatre ans de pause due à un accident et à d’autres problèmes de santé, je n’ai pas pu résister à l’appel de la montagne et j’ai recommencé le ski de randonnée cette année, avec beaucoup d’enthousiasme et de motivation, de sorte que j’ai enfin fait le Mont Blanc (première tentative : 2003), et cela dans des conditions de rêve et loin des chemins battus.
Olivier Dufour, mon excellent guide du Mont Blanc, a publié les photos de notre course, auxquelles je joins un petit récit (cf. infra).
La partie la plus difficile et la plus romantique, l’escalade de l’Aiguille du Goûter (650 m de dénivelé) avec les skis au dos sous la pleine lune de 3 à 6 h du mat, à commencer par le funeste «Couloir de la Mort», c’est ceci :
Récit
La course a été tout sauf ordinaire : nous sommes montés par la « voie d’été », sans remontées mécaniques – en partant de la vallée à pied ([…] du hameau de Bionnassay (commune de Saint Gervais) […]; 1800m de dénivelé jusqu’au refuge de la Tête Rousse à 3167 m, horaire important). Au début : 1h ou 1h30 de portage de skis, ensuite montée classique en peaux de phoques sur le glacier, pour rejoindre le refuge – non gardé ni chauffé – comme première étape mardi (nous avons apporté tout le repas). Mais nous étions tous seuls!!!
Sommet mercredi : levée à 2h15, départ à 3 h, sommet vers 13 h via l’Aiguille du Goûter, soit 650 m de dénivelé entre la Tête Rousse et l’Aiguille du Goûter, en varappe mixte neige-rocher, les skis au dos, ensuite ascension agréable en peaux de phoque, et arrête finale en crampons, mais sans skis – nous les avons déposés près du Bivouac Vallot vers 4300 m ; là, nous avons aussi rejoint toute la foule venant des Cosmiques et des Grands Mulets ainsi que les héli-skieurs illégaux venant en contrebande depuis l’Italie, misérables tricheurs !!!). La descente par les Grands Mulets a été aussi intéressante : l’endroit mal famé («Petit Plateau») en raison des chutes de séracs est très impressionnant, magnifique mais très dangereux (on passe les blocs de glace tombés sur le chemin…), on a dû sauter une crevasse, ensuite je suis tombée dans une crevasse (!) et j’y ai perdu mon portable… Enfin, nous sommes arrivés à la station Plan de l’Aiguille à 16h25, où j’étais très contente de prendre le téléphérique pour descendre à Chamonix.
Nous avons eu la pleine lune, puis le coucher de la lune et le lever du soleil simultanés : j’ai toujours voulu faire une course de la pleine lune, et je viens de la faire maintenant au Mont Blanc ! C’est magique. Les conditions ont été plus qu’optimales. Olivier n’avait jamais vu le Mont Blanc aussi doux, un rêve !!! Mais c’est aussi assez dur, on a fait env. 3700 m de dénivelé en deux jours, plus la descente de 2400 m. Ensuite, j’ai encore dû conduire de Chamonix à Belp ; pour moi, la course ne s’est donc terminée que quand je suis arrivée à la maison vers 20h30.